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Soi-disantes
11 septembre 2009

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La terre s'est vidée de ses sanctuaires. Sur les boulevards où la cendre vole, vagabondent nos carcasses qui cherchent devant eux le répit. Rien ne s'arrête plus. Le conducteur du train, hystérique, passe sa tête immonde par le trou qu'a laissée la vitre brisée, et hurle d'un cri qui lui fend toute la hauteur des joues. Le dernier wagon tire ces vies pouponnes et obscures que rien ne soutient.
Un mensonge, du cœur à la bouche, comme une nausée au réveil, fait pression pour s'épandre. Trouble, visqueux, repoussé en marge, hésitant il se laisse mourir à peine né, honteux de lui-même comme il l'est de la vérité qu'il masque.
Regarde-moi dans les yeux ... Dis-moi pourquoi, et comment ...
Ce qu'il y avait de plus haut en lui s'est consumé, est venu s'entasser au fond, y grossissant la masse de matière brûlée qui empêche que soit parfaite toute tentative de reprise de souffle.
Dans le ring, il se relève chaque fois un peu moins sûr, un peu moins fort, repartant à l'assaut, fatigué, les yeux injectés du sang qu'il reste, la langue heurtée au goût cuivré de sa chair défaite. L'espoir trébuche, l'espoir s'agenouille et suce ...
Regarde-moi ...
Les mots justes ne viennent pas. On répond toujours à côté. Le malaise est évité comme un gouffre dans lequel il ne faudrait faire tomber personne d'autre, pas même une partie de soi qui faisant semblant de n'avoir été tout-à-fait gangrénée se substitue à celui qui n'arrive pas.
Rien n'éclaire rien ... Dans dans ces ténèbres devenues permanentes nous ne nous orientons qu'en prêtant attention à des cris insensés, qu'en caressant du bout des doigts des rails qui vibrent.
De peur de se perdre dans des lieux où l'oubli submerge, soi-même on hurle, se croyant quelques instants en tête de ce mouvement macabre qui ne s'arrête plus.

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