Je ne formule plus mes idées qu'avec une crainte

Je ne formule plus mes idées qu'avec une crainte mal feinte, avec l'autre main le coussin qui étouffe celui qui voudra dire. Je ne peux plus me regarder, prendre cette mine là, tremper la plume dans l'encrier, et les sourcils froncés bien sérieux me décrire clair. Ni même en rire.
On pourra tout retenir contre moi. Je suis le personnage que je me suis créé, les bras que je crois que l'on m'arrache, croisés derrière le dos, le goudron brûlant qui remonte dans les narines ; c'est moi qui debout sur moi m'empêche de me relever.
Mon âge ne me permet plus de dire que je suis en avance, plus, il me pousse à me dépêcher. Joues creuses pour la circonstance, je crache un filet de liquide, et extrais de gorges rocheuses stériles le leurre argileux de ma grandeur. Je suis petit, j'ai ramassé quelques cailloux, en ai fait un petit mont et suis monté dessus en douce, les dos étaient tournés. J'y crie (un petit peu), y fait d'indécentes (petites) provocations. Probablement que l'on ne m'en tiendra pas rigueur.
Peut-être était-ce eux ou moi, comme on le disait déjà (parce qu'on le présagait, ou parce qu'on le souhaitait) ou comme on l'ignorait et qu'on ne sait pas encore arrêter le vent, je suis tombé.
C'est appréciable car je suis mieux en bas : crécelle plus haut je ne mérite aucunement mon amour.
Qu'on ne me parle plus de mes "capacités", j'ai vocation à être un incapable.

Comments

[Ludéla]

Relisez, s'il le faut, cher anonyme ...

[Attrition]

Cette presence de la basse pensée de toi-même finira -t- elle par s' échapper un jour ? Tu peux lui indiquer le chemin... Par l' oreille par exemple, ou par l' orteil. A toi de voir...