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Soi-disantes
13 juillet 2009

Dans un temps avancé où on expire pour rejeter,

Dans un temps avancé où on expire pour rejeter, l'instant privé et fugitif où l'on y songe, plus loin, dérobé du contact avec la peau, récupérant l'espace autour de soi qui permet de réfléchir au gramme près, l'oubli surgit. Le visage s'abaisse, caricaturant les traits qu'il anticipe. Comme elles tournent, et sourient, perlées en gouttelettes de flou brûlant, on les serre chaque jour se doutant évidemment que hier déjà sans doute ...
Articulant exagérément chaque syllabe, s'étonnant de l'ordre inversé des âges, luttant contre une force d'elle-même qui voudrait y penser, elle demande si l'on se souvient. Plutôt que répondre, on déplie sans bruissements, caché, l'imagerie de la volonté de soi qui ôte de ses préoccupations, comme on déroule une bobine, la souvenance. En tentant de fuir, qui essayais-tu d'enterrer, eux ou toi ?
Les mots s'effacent. Les livres ne sont plus que des titres sans lettres.
Les images des lieux perdus gesticulent puis se noient dans un liquide noirâtre qui gagne le présent, qui le falsifie et condamne les arrivants à demeurer méconnaissables, brisés, écoutés ou non, dans le tourbillon aveugle des indifférences subites, ou simulées.
En guise de digues, on énumère des prénoms qui se vident.

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